Gilles Geneviève
La discussion philosophique
 

 
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Créé en octobre 2014
MAJ : sept 2015
Contexte

J'ai été enseignant d'école primaire pendant une quarantaine d'années, et j'ai donc d'abord et majoritairement pratiqué la discussion philosophique avec des enfants et des adolescents. Cependant, je suis désormais régulièrement sollicité pour intervenir face à des publics divers, de tous âges, dans des cadres très variés : médiathèques, centres culturels, associations, etc.

La philosophie avec les enfants fait maintenant consensus entre de nombreux professionnels de l'éducation et auprès de bien des parents. Des manuels scolaires généralistes consacrent des pages à des séances de réflexion intitulées souvent « page philo ». L’édition fait la part belle aux collections philo pour les jeunes. Les programmes officiels de l'Education nationale, en France, font également référence à ce type d'activités : le socle commun applicable à l'école primaire et au collège donne comme premier pilier de ce socle l'idée qu'il importe de développer chez les élèves « les langages pour penser et communiquer ». De même, le programme de l'enseignement moral et civique fait allusion à de nombreuses reprises au débat argumenté ; à l'esprit, à la réflexion ou au jugement critiques ; et même, très explicitement, à la discussion dite "à visée" philosophique.

En France, ces pratiques ont vu le jour à la fin des années 1990, à l'initiative d'acteurs issus de milieux divers : enseignants, psychologues et psychanalystes, philosophes… Ceci explique probablement la grande diversité des méthodes appliquées.Jusqu'à cette époque, le seul modèle du philosopher en œuvre dans le cadre de l'enseignement officiel avait des caractéristiques spécifiques et discutables : cursus extrêmement réduit dans le temps (une année scolaire), basé quasi exclusivement sur l’écoute d’un cours et s’articulant autour de notions imposées ; prépondérance de l’écrit, lu ou produit par les élèves ; productions (commentaire ou dissertation) soumises à l'appréciation d’un maître ; le tout entièrement dominé par la perspective d'un examen terminal, le Baccalauréat, doté des mêmes caractéristiques, poussées à leur extrême et quasi pathologisées par l’unicité, le côté arbitraire et le caractère déterminant de l’épreuve.

Les pratiques de discussion philosophique prennent l’exact contre-pied des habitudes de l'institution, puisque leurs tenants affirment qu'on peut philosopher 10 ou 15 ans avant l’année de Terminale, sans nécessairement définir de programme ni évaluer la qualité de la pensée et de son expression (si tant est que cela soit possible) et en n’ayant qu’un recours modeste voire inexistant à l'écrit.

Ainsi marquée par les préceptes impériaux (le lycée, créé par Napoléon « le grand » (?) pour former l’élite de la nation, et la dissertation, généralisée sous Napoléon « le petit »), l’immense majorité de nos concitoyens pensent que la philosophie est réservée à quelques-uns (choisis comment et par qui ?), qu’elle s’appuie nécessairement sur des textes (lesquels, et pourquoi ceux-là ?) et qu’elle ne peut advenir qu’en présence d’un spécialiste dûment diplômé, appartenant à un cercle de quasi-initiés qui estiment par ailleurs que le niveau moyen de chaque classe d’âge, dans la discipline en question, ne dépasse pas 8 ou 9 sur 20.

Les débuts de ma pratique se sont inscrits dans ce contexte. J’ai moi-même été formé à la démarche du pionnier américain de la philosophie pour enfants : Matthew Lipman. Dans mes premiers essais en classe, je me suis donc largement inspiré de sa méthode. Mais je me suis très vite détaché de cette influence.

La démarche que j'ai mise au point, applicable avec tous types de publics, présente de multiples intérêts : (re)création du lien social, y compris dans des équipes au travail ; renforcement de l'appétence pour les question d'ordre général ; développement de l'estime de soi ; acquisition des modalités de la pensée construite et de l'expression de celle-ci, etc.