Gilles Geneviève
Des discussions philosophiques pour les enfants |
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Accueil ..................................................... Contexte ..................................................... Principes ..................................................... Déroulement : l'émergence de la question ..................................................... Déroulement : la discussion ..................................................... Conclusion ..................................................... Formation ..................................................... Liens Bio Presse Publications Ancien site Contact Créé en octobre 2014 MAJ : déc 2014 |
Déroulement : l'émergence de la question La meilleure façon de remplir
les conditions répondant aux principes exposés est de ne rien prévoir ni préparer avant le début de l’atelier. Je
commence donc par demander aux enfants quels mots importants leur
viennent spontanément à l'esprit, sachant que nous serons amenés à discuter sur
l'un d’entre eux. Une trace de ces propositions est inscrite sur un support visible
de tous. Très vite, les enfants comprennent qu'il est préférable de proposer
des mots ayant trait à des notions abstraites comme la vie, la mort, l'amitié,
les sentiments, les relations interpersonnelles et autres. Il s'agit ensuite pour eux de
choisir un de ces mots et d’élaborer autour de celui-ci une question d'ordre
général. Avec le mot « mort », on préférera donc « Pourquoi
meurt-on ? » à « Comment Henri IV est-il mort ? » On voit bien que le champ des
possibles est infini puisqu’il n'est pas rare qu’une dizaine voire une
quinzaine de mots soient proposés, chacun pouvant entrainer la rédaction d’un
nombre significatif de questions, alors qu’une seule de toutes les questions
élaborées pourra être traitée lors du temps de discussion qui va suivre. Il importe de choisir
celle qui répond aux aspirations du plus grand nombre. Ce choix s'effectue par
un vote à main levée, après que ceux qui le souhaitent aient tenté de définir
les raisons qui les poussent à choisir une question plutôt qu’une autre. A l'issue de ce premier moment,
qui peut durer entre 30 et 45 minutes, on se retrouve donc avec une question
qui est réellement l'émanation du groupe d'enfants présents ce jour-là. Dans
bien des démarches divergentes
de la mienne, c’est l'adulte qui apporte le sujet de discussion
en l’imposant
purement et simplement (« Aujourd’hui, les enfants,
nous allons nous
demander ce que c’est, un chef ! ») ou en tentant
de le faire émerger de textes qu'il a lui-même choisis,
ce qui ne peut qu'être inducteur. Il me semble qu'on
a alors
affaire à une contradiction interne de la démarche, car
on tente de faire comprendre
aux enfants qu'ils sont libres d'entrer en discussion, tout en leur en
imposant le
thème. Or, pour moi, la philosophie ne peut être qu’existentielle. Elle
doit tenter de répondre à des questionnements ou à des interrogations issus
directement du vécu, et elle doit avoir des conséquences dans la vraie vie.
Comment supposer qu'une question apportée par l'animateur puisse répondre à ces
critères ? Elle fait probablement figure de question existentielle pour
lui, parce qu’il ne choisit pas cette thématique au
hasard mais en réponse à des intentions, conscientes ou non. Qu’elle réponde à
des interrogations des enfants, c’est beaucoup moins sûr… |